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Que faire de ses primes d'intéressement et de participation ?

Dans la plupart des sociétés, les échéances pour le versement des primes d'intéressement et de participation sont fixées au 31 mai 2024. Mais quel usage faire de cette somme d'argent ?
 

Selon les données de 2021 fournies par la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), le montant moyen des primes d'intéressement s'élevait à 2 000 euros, bénéficiant à plus de 5 millions de personnes. En outre, la participation moyenne atteignait 1 700 euros, profitant également à un peu plus de 5 millions de salariés. Toutefois, les bénéficiaires de ces primes se posent une question cruciale : est-il plus avantageux de percevoir immédiatement cet argent ou de le placer sur un contrat d'épargne salariale ?
 

La réception immédiate de ses primes : une décision à réfléchir
 

Votre employeur vous a communiqué le montant de vos primes d'intéressement et/ou de participation ? Il peut être séduisant de demander à les percevoir dans les plus brefs délais. Cependant, cette décision n'est pas anodine. Effectivement, les primes d'épargne salariale reçues sans avoir été préalablement placées sont assujetties à l'impôt sur le revenu. Selon la situation fiscale du foyer, le fait de choisir de percevoir le montant en espèces plutôt que de le placer peut entraîner une imposition supplémentaire.
 

Prenons l'illustration d'une prime d'épargne salariale d'un montant brut de 1 500 euros. Après déduction de la CSG-CRDS, inévitable, son montant net s'élève à 1 355 euros. Un foyer dont le Taux marginal d'imposition (TMI) est de 11 % devra donc s'acquitter de 134 euros d'impôt en 2025, au titre des revenus perçus en 2024, s'il opte pour la réception immédiate de sa prime d'intéressement ou de participation. Seuls les foyers non-imposables peuvent donc percevoir les 1 355 euros de prime, après déduction de la CSG-CRDS.

 

Quels impôts pour vos primes primes d'intéressement et de participation ?
 

Si vous êtes imposable, en choisissant de percevoir directement vos primes d'épargne salariale, vous devrez vous acquitter de l'impôt sur le revenu. Et plus votre TMI est élevé, plus le montant à régler à l'administration fiscale est important. Il existe cependant une solution pour pallier ce problème : placer ses primes sur un plan d'épargne salariale. En effet, après une période de blocage des sommes investies plus ou moins longue, il est possible de récupérer son argent sans que celui-ci ne soit soumis à l'impôt sur le revenu.
 

Il est notamment envisageable de placer son intéressement et sa participation sur un Plan d'épargne entreprise (PEE) ou inter-entreprises (PEI). Dans ce cas, l'argent est bloqué pendant une durée de 5 ans. De nombreux cas de déblocage anticipé permettent néanmoins de récupérer son investissement avant l'échéance prévue, par exemple en cas de mariage, de Pacs, de divorce ou encore de fin du contrat de travail.
 

Autre alternative ? Déposer tout ou partie de la somme en question sur un Plan d'épargne retraite (PER) ou sur un Plan d'épargne pour la retraite collectif (Perco). Toutefois, attention : l'argent est alors bloqué jusqu'à la retraite, et les cas de déblocage anticipé sont moins nombreux que pour un PEE. Les PER et Perco doivent donc être considérés comme une solution de placement à très long terme. Une décision à exprimer explicitement auprès de son employeur
 

Afin de permettre à leurs salariés de faire leur choix, les employeurs doivent leur transmettre un formulaire papier ou en ligne au moins 15 jours avant la date de versement de l'épargne salariale, soit au plus tard mi-mai dans la majorité des entreprises. Ce bulletin d'option est d'une grande importance car, en l'absence de choix de la part du salarié concerné, une décision est prise par défaut pour l'affectation de l'intéressement et de la participation.
 

Ainsi, les primes d'épargne salariale peuvent se retrouver en partie affectées à un PER entreprise ou à un Perco, dont l'horizon de déblocage est celui du départ à la retraite. Par défaut, les primes de participation sont ainsi versées à hauteur de 50 % sur cette catégorie de contrat. De plus, les fonds d'investissement sélectionnés en cas d'absence de réponse du salarié sont généralement les fonds monétaires ou "prudents", dont la rémunération est souvent très faible.
 


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